Roger-Gérard
Schwartzenberg, ministre de la Recherche engage la France
dans le séquençage du génome
du moustique
anophèle, vecteur du paludisme
Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la
Recherche, confirme l'engagement de la France dans le
programme international de séquençage du génome du moustique
anopheles gambiae, principal vecteur du paludisme.
Un budget spécifique de 6,5 MF est attribué par le
ministère de la Recherche au Génoscope, chargé d'une partie
du programme de séquencage. Le Génoscope complétera ce
montant à hauteur de 16,5 MF à l'aide de sa subvention
annuelle. L'Institut Pasteur, pour sa part, consacrera 15 MF
aux recherches dont il est chargé.
Le programme
de recherche sur le paludisme et les maladies transmissibles
associées (PAL+), soutenu par le ministère de la
Recherche en coopération avec les pays du sud, sera
fortement impliqué dans ce grand projet.
La première version de la séquence d'anopheles
gambiae devrait être achevée avant la fin 2001. L'ensemble
des données génomiques, génétiques et biologiques sera
accessible à travers des bases de données publiques.
Le paludisme est l'une des maladies les plus
meurtrières au monde. Près de 500 millions de personnes sont
infectées par la maladie et chaque année 2,7 millions de
personnes en meurent, principalement de jeunes enfants.
L'identification de tous les gènes de l'anophèle permettra
de comprendre les mécanismes de résistance des moustiques
aux insecticides et de trouver des moyens de les contrer.
L'Institut Pasteur et le Génoscope sont à l'origine
des recherches menées dans ce domaine. Ils ont été les
premiers à réaliser un séquençage à haut débit de ce génome.
C'est à la suite de ces travaux que le projet de séquençage
total du génome du moustique a pu voir le jour et qu'un
réseau international s'est mis en place le 3 mars 2001 à
l'Institut Pasteur. Le réseau international de séquençage du
génome du moustique anopheles gambiae associe : l'Institut
Pasteur et le Génoscope (France), l'European Molecular
Biology Laboratory (EMBL, Allemagne), l'Université de
Notre-Dame (Etats-Unis), Celera Genomics (Etats-Unis),
l'Institute for Genomic Research (TIGR, Etats-Unis),
l'Institute of Molecular Biology and Biotechnology
(IMBB,Grèce), le réseau ONSA (Brésil) et des scientifiques
spécialistes du moustique anophèle.
A l'Institut Pasteur, dont le paludisme est une
priorité, cinq unités de recherche travaillent actuellement
sur différents aspects de cette maladie. L'Institut
participera à l'annotation du génome du moustique
(prédiction de la position des gènes dans la séquence et de
leurs fonctions supposées) et à la génomique fonctionnelle
(caractérisation de la fonction des gènes). De plus, un
"grand programme horizontal" de recherche sur anopheles
gambiae va être mis en place. Il associera plusieurs
unités de recherche de l'Institut à Paris et des instituts
du Réseau International des Instituts Pasteur et instituts
associés favorisant, ainsi, recherches en laboratoire et
recherches sur le terrain.